ILLUSTRATION 10 : POUVEZ-VOUS DORMIR QUAND LE VENT SOUFFLE LA NUIT ?
Pouvez-vous dormir quand le vent souffle la nuit?
Un fermier fût très mécontent du travail
effectué par l'un de ses ouvriers.
Alors, il est parti à la foire
pour chercher un remplaçant.
Il y rencontra un jeune homme,
apparemment un peu gauche,
affichant un air un peu simple.
« Alors jeune homme, lui dit le fermier,
comment vous appelez-vous ?
- Jean, Monsieur.
- Et que faites-vous dans la vie ?
- Je travaille comme valet de ferme Monsieur.
- Êtes-vous au courant du travail à effectuer dans une ferme ?
- Oui Monsieur.
- Quelles sont vos aptitudes ?
- Avec tous mes respects Monsieur, je sais dormir quand le vent souffle la nuit.
- Plaît-il?
- Je sais dormir quand le vent souffle la nuit.
- Ma foi jeune homme, a répondu le fermier, cela n'est guère une réponse positive. La majorité de mes gens en fait autant, et très bien d'ailleurs ! »
Ainsi le fermier a continué ses recherches,
s'adressant à l'un à l'autre, mais il
ne trouvait personne qui lui convenait.
Plusieurs fois il entrevoyait Jean,
et chaque fois il s'émerveillait devant
la réponse étrange que Jean lui avait
donnée à une question si simple.
En fait le fermier trouvait que les yeux
du garçon reflétaient l'honnêteté;
mais il hésitait d'embaucher une personne
qui ne pouvait se vanter que de pouvoir
dormir quand le vent soufflait la nuit.
Tard dans l'après-midi, en voyant
Jean s'approcher de nouveau, le fermier
a pris sa décision et en accostant
le jeune homme il lui dit :
« vous êtes certainement un drôle de numéro
comme valet de ferme, mais je vais
vous embaucher et nous allons voir de quoi vous êtes capables ! »
Jean a travaillé pendant plusieurs
semaines sans se faire remarquer,
ce qui n'est pas si mauvais en soi.
Car quand quelqu'un où quelque chose marche bien,
on n'y prête guère attention.
Malheureusement un travail bien fait
s'accomplit trop souvent d'une manière inaperçue,
c'est seulement quand quelque chose « cloche »
ou ne « tourne pas rond » qu'on le remarque,
pour faire ensuite des réflexions souvent désobligeantes.
Puis une nuit le vent commença à souffler.
Il a pris sa force dans les collines,
envoya les nuages à grande vitesse à travers le ciel,
traversa la forêt avec beaucoup de fracas,
martela les bâtiments, se donna contre les meules de foin,
et hurla dans les cheminées.
Lorsque le fermier entendit le vent,
il se dressa sur son lit.
Il connaissait ce vent-là.
Plusieurs déjà fois ce vent avait
arraché les portes de ses étables,
avait dispersé son foin aux quatre coins
et renversé ses poulaillers.
Il sortit du lit et cria après Jean qui dormait au grenier.
Jean !
Jean !
Il hurlait plus fort que le vent,
mais il n’entendait toujours pas de réponse.
Le fermier est monté au grenier à grandes enjambées pour secouer Jean.
Jean !
Jean !
Lève-toi, le vent est en train de tout emporter.
Mais Jean dormait comme un loir, il ne bougea pas d'un centimètre.
Le fermier est sorti dans la nuit infernale,
s'attendant au pire, de voir tout en désordre et enchevêtré.
Mais non!
Par contre, il trouva les portes de l'étable
solidement fermées comme il le fallait.
Il remarqua les chevaux liés, bien en sûreté,
les fenêtres bloquées, tout le bétail sagement couché dans la crèche.
Il vit également les meules de foin bien couvertes par des bâches,
attachées avec de grosses cordes fixées à des pieux,
enfoncés profondément dans la terre.
La porcherie était toujours intacte et
les poulaillers bien en place, et tout cela,
malgré le vent qui hurlait et déferlait constamment tout autour.
Puis tout à coup, le fermier se mit à rire à pleine gorge.
Il venait de comprendre ce que Jean voulait dire par "Je sais dormir quand le vent souffle la nuit".
Sur le plan spirituel, que pouvons nous apprendre de cette illustration?
Ceci : c'est qu’inexorablement le jour viendra où il va falloir régler les comptes, quand le vent de la grande tribulation va souffler en tempête, l'édifice spirituel que nous avons bâti sera mis à l'épreuve. Sommes nous aussi prévoyants, aussi méticuleux est aussi méthodiques dans notre travail que Jean l'a été dans le sien?
Pourrons nous dormir, comme Jean, quand le vent soufflera la nuit ?